L’effacement de l’étang du Point du Jour à Crocq (23)

Un dossier majeur pour La Tardes amont et la Communauté de communes du Haut-Pays Marchois

Le Contrat Territorial Milieux Aquatiques « Tardes, Rozeille, Sioule » (2010/2015) a offert au territoire de la Communauté de communes du Haut-Pays Marchois l’opportunité de disposer d’un cadre de travail contractuel pour la mise en œuvre d’actions en faveur de la restauration, la protection et la valorisation des cours d’eau de son territoire. Pourtant elle a choisi d’aller au-delà du contrat : la prise de la maitrise d’ouvrage du projet d’effacement de l’étang du Point du Jour sur La Tardes à Crocq est sans doute le plus emblématique des dossiers « rivières » portés par la communauté de communes et il constitue une opération complémentaire non envisagée au départ.

Le contexte

L’étang du Point du Jour à Crocq été constitué par un ouvrage de barrage sur La Tardes amont. Plan d’eau d’à peine un hectare, la digue impliquait une chute infranchissable de plus de 3,5 mètres. Outre les exigences réglementaires liées au classement « liste 2 » de La Tardes et les conséquences d’une telle retenue, le plan d’eau n’avait plus d’existence administrative. La mise en conformité du plan d’eau irrégulier est vite apparue comme peu envisageable au regard du contexte topographique, foncier et économique.

La maitrise d’ouvrage publique

Dossier complexe d’un point de vue technique mais aussi administratif, les propriétaires du plan d’eau ne pouvaient seuls avoir la capacité de répondre aux attentes des services de L’État pour une remise en état du site. La Communauté de communes du Haut-Pays Marchois a répondu favorablement à la possibilité de porter la maitrise d’ouvrage d’une opération d’effacement du plan d’eau en vue de restaurer la continuité écologique de La Tardes.

Une opération « blanche »

Étroitement accompagnée par les services de L’État (DDT et ONEMA), l’intercommunalité porte la maitrise d’ouvrage de l’opération mais n’apporte aucun financement, excepté la mise à disposition de l’ingénierie nécessaire à la conduite d’une telle opération. Les propriétaires ont cependant pu bénéficier d’un large soutien financier des partenaires extérieurs, lié à l’enjeu visé et à la coordination publique de l’opération.

Les contraintes techniques …

Les difficultés rencontrées résidaient dans la topographie du site. En effet, celle-ci rendait la vidange du plan d’eau particulièrement délicate. Il n’a pas été possible d’installer un traditionnel bassin de décantation en dérivant le cours d’eau. Les opérations ont donc été adaptées avec précisions au site : vidange par un abaissement progressif par le haut ; pêche au filet ; création d’une infrastructure de décantation adéquate à l’emprise foncière disponible ; gestion des sédiments ; etc.

et administratives

L’aspect administratif relativement complexe du projet a contraint à repousser les délais initiaux de réalisation de la phase opérationnelle qui n’a démarré qu’à l’automne 2015. En effet, une première phase de concertation a été nécessaire, elle a permis de définir les différentes modalités de réalisation de l’opération. Dans un second temps, un travail d’étude préalable a été menée pour définir l’ensemble des aspects techniques. Enfin, le lancement de la mise en œuvre opérationnelle aura nécessité aussi du temps : autorisation administrative, dossiers de subventions, marché public, etc.

Au-delà des travaux de reconquête de la continuité écologique, aujourd’hui en cours, d’autres initiatives sont menées pour en faire une opération remarquable : mise en place d’une réserve de pêche sur le site, projets d’études, suivi de l’évolution du milieu à moyens termes, communication, etc.

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