Le Contrat Territorial Cher montluçonnais est en phase d’élaboration

Un outil de plus pour le Cher amont

Niché au cœur du territoire du SAGE Cher amont, le projet de Contrat Territorial (CT) Cher montluçonnais s’inscrit dans une démarche globale sur ce secteur, dont l’objectif est l’atteinte du bon état du Cher et ses affluents. Avec un périmètre qui s’étend de l’aval du complexe de barrages de Rochebut-Prat jusqu’à la confluence du Cher avec l’Aumance, représentant un peu plus de 600 km de cours d’eau et une superficie de 775 km², il est entouré par les autres contrats territoriaux : Œil-Aumance, Hautes Vallées du Cher, et Concert’eau. Il s’articule également avec le Programme d’Actions de Prévention des Inondations du Territoire à Risques Importants de Montluçon, s’étalant sur 6 communes autour de Montluçon.

Contrats territoriaux situés dans le périmètre du SAGE Cher amont
Réseau Hydrographique et EPCI situés dans le périmètre du CT Cher Montluçonnais

Un nouveau départ pour ce CT

Alors qu’il avait été validé par le Conseil d’Administration (CA) de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne (AELB) en juin 2018, plusieurs difficultés ont empêché Montluçon Communauté, alors structure porteuse du projet, de mener à bien la phase d’élaboration de ce CT. Il a été relancé en janvier dernier, avec un nouveau portage par l’Etablissement public Loire et la mobilisation des 5 EPCI (Communautés d’agglomération et de communes) impliqués. Le travail réalisé durant le 1er semestre 2021 avec les acteurs concernés par l’eau et les milieux aquatiques sur le secteur, rassemblés dans le Comité de Pilotage (COPIL), a permis d’aboutir à un document de préfiguration de stratégie de territoire. Ce dernier servira de base à l’AELB pour statuer sur la poursuite de son implication financière dans ce projet, décision qui sera prise à l’occasion de son CA du 4 novembre 2021.

Des thèmes à approfondir pour aboutir au CT

En cas d’accord de la part de l’AELB, la phase d’élaboration se poursuivra en 2022 avec la réalisation de 3 études qui auront pour objectif d’affiner la connaissance sur les zones humides, l’hydromorphologie des cours d’eau et les pratiques agricoles, sur certains bassins versant ciblés. Cela permettra de calibrer au mieux les actions à prévoir pour améliorer l’état de la ressource en l’eau, autant d’un point de vue qualitatif que quantitatif. L’objectif est d’aboutir fin 2022 à un projet de CT, comprenant une stratégie de territoire partagée ainsi qu’une feuille de route pour la mise en œuvre du contrat sur 6 ans.

Des caractéristiques propres à ce territoire

Le territoire de ce projet se caractérise par une activité majoritairement rurale, avec un tissu urbain et industriel localisé au sein de l’agglomération Montluçonnaise, qui rassemble près de 60 000 habitants. La partie amont se caractérise par la présence de gorges encaissées qui, à l’entrée de la ville de Montluçon, s’ouvrent sur le bocage bourbonnais où le paysage est vallonné, majoritairement bocager et marqué par une agriculture plutôt extensive, d’élevage et de polyculture-élevage. Les barrages de Rochebut et Prat, situés juste à l’amont du périmètre du CT, ont à la fois un rôle de production d’électricité et de soutien d’étiage, venant ainsi maitriser les débits du Cher. Le territoire a également la particularité d’alimenter la branche sud du canal de Berry, depuis une prise d’eau dans le Cher au niveau de Montluçon, qui a un intérêt touristique mais qui permet également d’alimenter en eau les activités industrielles de la ville. L’ensemble de ces caractéristiques sont prises en compte dans la construction du CT.

Barrage de Prat
Canal de Berry

La poursuite du travail autour de 5 grands axes

Les enjeux autour de l’eau sur ce secteur restent à définir, en fonction des résultats des études qui seront menées en 2022, mais le COPIL s’est d’ores et déjà prononcé sur les grands enjeux qui cadrent ce projet :

  • Mettre en place une gestion quantitative de la ressource en eau concertée et adaptée aux effets du changement climatique
  • Préserver et restaurer les milieux aquatiques et humides pour qu’ils retrouvent un fonctionnement naturel
  • Améliorer la qualité des eaux en luttant contre les rejets polluants
  • Organiser la gouvernance locale autour du Contrat Territorial
  • Communiquer et sensibiliser sur les actions du Contrat Territorial et sur les milieux aquatiques et humides

C’est autour de ces grands axes que va se poursuivre le travail de construction du CT. Les prochaines étapes, prévues d’ici la fin de l’année, sont le lancement des études complémentaires et la signature d’accords financiers nécessaires à la réalisation de ce projet.